La junte argentine braquait les musées
Publié en mars 2024. Par Books.
Le journaliste Imanol Subiela Salvo reconstitue les coulisses du plus grand vol d’œuvres d’art en Argentine pendant la dernière dictature militaire. Évalués à plusieurs millions de dollars, des tableaux de Gauguin, Matisse et Renoir font partie – entre d’autres objets – des seize tableaux volés en 1980 au Musée National des Beaux-Arts à Buenos Aires, rappelle la journaliste spécialisée Mercedes Ezquiaga dans le journal La Opinión Austral. Imanol Subiela Salvo retrace l’histoire rocambolesque d’une enquête bâclée par la police de la dictature, qui relâche le veilleur de nuit et le pompier trouvés sur place après les avoir torturés. Même si l’affaire n’a jamais été résolue, l’hypothèse retenue est celle d’un échange d’œuvres d’art contre des armes que la junte militaire aurait négocié avec un trafiquant d’armes taïwanais pour l’imminente guerre des Îles Malouines, déclenchée en avril 1982. Vingt-cinq ans après, l’action conjuguée d’un juge argentin, d’Interpol, d’une galerie parisienne, de Tony Blair et d’un juge français permet de récupérer trois tableaux. Quarante ans après les faits, l’enquête est relatée comme un polar. « La dictature militaire ne s’est pas limitée à la répression, à la torture, à l’enlèvement et à la disparition de personnes, elle a également orchestré le pillage d’institutions artistiques, comme cela s’est produit également au Musée des Arts Décoratifs de la ville de Rosario », écrit l’auteur dans le prologue.