Epidémiologie
Les faux miracles de la Ritaline
Publié dans le magazine Books n° 56, juillet-août 2014. Par L. Alan Sroufe.
Oui, les médicaments contre l’hyperactivité marchent. Pendant quatre à huit semaines. Au-delà, leurs effets disparaissent, car les troubles de l’attention ne sont pas dus, comme on le prétend, à une anomalie cérébrale. Mais l’illusion collective à laquelle participent médecins, parents et enseignants évite de poser les questions qui fâchent, à commencer par celle-ci : pourquoi l’hyperactivité touche-t-elle davantage les enfants de milieux défavorisés que les autres ?
Trois millions et demi de petits Américains prennent des médicaments pour corriger des problèmes d’attention. Fin 2011, leurs parents ont donc été saisis d’une vive inquiétude quand s’est produite une soudaine pénurie de Ritaline et d’Adderall (1), qu’ils jugent absolument indispensables à leur progéniture. Mais aident-ils vraiment les enfants, et doit-on continuer de prescrire à tour de bras ?
En trente ans, la consommation de médicaments contre les troubles du déficit de l’attention (TDA) a été multipliée par vingt. En tant que psychologue ayant étudié le développement des enfants à problèmes pendant plus de quarante ans, je crois qu’il est temps de nous demander pourquoi nous nous reposons à ce point sur ces substances. Les substances en question améliorent la concentration à court terme – raison de leur efficacité chez les étudiants qui bachotent. Mais, administrés à des enfants sur de longues périodes, ils n’ont d’effet positif ni sur leurs résultats scolaires ni sur leurs problèmes de comportement. Les effets secondaires, eux, peuvent être sérieux, puisqu’ils peuvent notamment ralentir la croissance [lire « Quels effets secondaires ? », ci-dessous].
Hélas, peu de mé...
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