Mourir par autosuggestion

Un homme en bonne santé peut-il s’éteindre simplement car il croit aux pouvoirs du sorcier qui lui a jeté un sort ? Ou de frayeur ? De désespoir ? Bref, en conséquence d’une quelconque forme d’autosuggestion ? Après tout, 5 à 10 % des autopsies ne trouvent aucune cause organique au décès. L’hypothèse de la mort dite « psychogène » a donc ses partisans parmi les spécialistes. Mais beaucoup d’autres la contestent farouchement.

« Ses joues deviennent très pâles, ses yeux vitreux, et les traits de son visage terriblement déformés, comme ceux d’un homme frappé de paralysie. Il tente de crier mais, en général, le son s’éteint dans sa gorge et tout ce que l’on peut voir c’est de l’écume sortir de sa bouche. Si on ne lui apporte pas de l’aide à temps, une formule qui rompe le sortilège, la mort ne tardera pas intervenir. » C’est ainsi que l’ethnologue Herbert Basedow décrivait, en 1925, la manière dont un aborigène d’Australie succombait, après qu’on lui eut jeté un sort, à la « mort vaudou ». Afin que cette dernière puisse se produire, « il faut que la victime sache qu’elle a été condamnée par le sorcier et il faut qu’elle croie en son pouvoir », explique le psychothérapeute et physicien Gary Bruno Schmid, auteur d’un livre sur la « mort par la seule force de l’imagination ». Dans une société archaïque, le sorcier accomplit cet acte tangible de malédiction par exemple en piquant avec des aiguilles une poupée qui représente...
LE LIVRE
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La mort par la seule force de l’imagination de Mourir par autosuggestion, Springer

ARTICLE ISSU DU N°59

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