Publié dans le magazine Books n° 64, avril 2015.
Au-delà du périphérique, loin du centre de Rome, se dresse un HLM des années 1980. Entre bonne humeur, histoires de famille et coups de colère, Walter Siti raconte avec humour et empathie le quotidien de ses habitants.
Ce que vous venez de lire est une nouvelle que j’ai publiée dans la revue
Nuovi Argomenti ; j’ai usé de noms fictifs, quelque peu forcé le trait, inventé des épisodes pour donner à la trame plus d’attrait. Mais l’immeuble existe, dans un coin de
borgata semblable à tous les autres ; au-delà du périphérique, si loin du centre de Rome que les taxis vous soumettent à un interrogatoire en règle avant de venir vous chercher, exigent un numéro de téléphone fixe, et le nom de famille, et la garantie formelle qu’ils ne feront pas le voyage à vide. Un HLM des années quatre-vingt, le béton à nu (dans l’entrée de l’escalier A, tagué à l’encre rouge : « La jalousie est la force des cocus »), dans un cul-de-sac avec un trou dans le grillage pour s’épargner le grand tour quand on revient à pied du supermarché. Les vicissitudes de Sabrina (qui en réalité s’appelle Fiorella), abandonnée par son mari juste après l’accouchement, ont été longuement discutées par les femmes du quartier, réunies dans ces assemblées provisoires qui se tiennent...