Poème à la mère
Publié dans le magazine Books n° 118, mars-avril. Par Ekaterina Dvinina.
C’est un « voyage au bout de la nuit si sombre et si russe que même Céline n’aurait pas pu en rêver », lit-on sur la quatrième de couverture d’« Une blessure ». « Roman de l’année 2021 » selon une presse unanime, il conforte l’engouement récent pour l’autofiction en Russie. La narratrice, une jeune poétesse, transporte l’urne contenant les cendres de sa mère de la région de Volgograd jusqu’en Sibérie. Ce périple, fait de plusieurs escales en avion et d’un trajet de quatorze heures en bus à travers la taïga, se mue en une intense quête de soi provoquée par le deuil. Le récit des derniers jours passés au côté de la mère mourante dans un appartement exigu est entrecoupé de vifs souvenirs d’enfance. « Cette mère froide […], ne faisant aucun effort pour comprendre la personne à qui elle a donné la vie, inaccessible, belle, adorée, détestée, sert malgré tout de point de référence à l’auteure pour sa construction personnelle »,...