Celle qui décela la graine de la Terre

Les écrivains Hans Christian Andersen et Karen Blixen, le physicien Niels Bohr, l’astronome Tycho Brahe ou le compositeur Carl Nielsen… Autant de noms que « chaque ­Danois peut reconnaître avec fierté. Mais Inge Lehmann ? » C’est loin d’être une évidence, répond le quotidien Berlingske après avoir posé la question. Et pourtant, cette femme discrète, native de Copenhague et morte en 1993, à 104 ans, a marqué durablement la science. Avant elle, les sismologues croyaient que la Terre avait un noyau fluide en son centre. Jusqu’à ce qu’Inge Lehmann affirme en 1936 que notre planète a aussi un noyau solide. Mais « il lui était d’autant plus difficile de convaincre ses pairs qu’elle était une femme », raconte Berlingske, évoquant la première biographie écrite à son sujet, un « roman vrai ». Les milieux scientifiques danois n’étaient alors pas à la hauteur de la réputation du royaume concernant la place des femmes dans la société. Aux États-Unis, en revanche, on saisit vite l’intérêt des travaux de la chercheuse. Elle s’y installa pour, entre autres, aider à détecter des essais nucléaires soviétiques souterrains. En 1961,...

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Le noyau solide de Lotte Kaa Andersen, Gutkind, 2021

ARTICLE ISSU DU N°115

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