La décadence du sperme

En quarante ans, le nombre de spermatozoïdes par éjaculat a baissé de moitié. En cause, des agents chimiques présents dans les plastiques et autres produits de l’industrie. Mais quels scientifiques faut-il croire ?

«Quelque chose d’in­quiétant se passe entre vos jambes », commence élégamment Nicholas Kristof, chroniqueur au New York Times. D’emblée, il résume : « Le nombre de spermatozoïdes par éjaculat dégringole, de plus en plus de bébés garçons présentent des anomalies génitales, les filles sont plus nombreuses à avoir une puberté précoce ; les femmes adultes connaissent une baisse de la qualité de leurs ovules et sont plus susceptibles de faire une fausse couche. » Il poursuit : « Il ne s’agit pas seulement des humains. Les scientifiques observent des anomalies génitales chez toute une série d’espèces, notamment des pénis anormalement petits chez les alligators, les loutres et les visons. »
Le prétexte est la parution d’un livre de l’épidémiologiste américaine Shanna H. Swan, Count Down. Nicholas Kristof avait déjà publié une chronique similaire à l’occasion de la publication en 2017, sous la direction de Shanna H. Swan, d’une méta-analyse des études épidémiologiques publiées sur le sujet depuis 1973. « Selon Shanna H. Swan, écrit Kristof, la numération des spermatozoïdes a baissé...

LE LIVRE
LE LIVRE

Compte à rebours. Comment notre monde moderne menace la spermatogenèse, altère le développement des appareils reproductifs masculin et féminin et met en péril l’avenir de l’humanité de Shanna H. Swan, Scribner, 2021

ARTICLE ISSU DU N°115

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