Tant de questions sans réponse

Il n’est pas certain que la hausse ou la baisse du QI nous renseigne vraiment sur l’évolution de l’intelligence générale. Outre leur caractère quelque peu arbitraire, les tests de QI n’évaluent pas les facultés de jugement et ne leur sont pas corrélés.

L’annonce que George W.Bush avait un QI estimé de 120 provoqua la stupeur. Chez ses adversaires et détracteurs mais aussi dans son ­entourage. Car, même si ses fidèles lui accordaient une solide « street intelligence » (un gros bon sens), aucun ne se serait douté que son intelligence telle que la mesurent les tests de QI ou leurs équivalents était nettement supérieure à la moyenne.


Mais, pour le psychologue Keith ­Stanovich, cette stupeur traduisait surtout notre méconnaissance des réa­lités de l’intelligence. Le QI ­mesure efficacement certains aspects du fonctionnement intellectuel, mais pas tous, et ­notamment pas les facultés de juge­ment, ce que Stanovich appelle la « pensée rationnelle ». Le psychologue ne cautionne pas pour autant l’approche de Howard Gardner et sa théorie des intelligences multiples (lire p. 28). Car, pour lui, la notion d’intelligence doit être réservée aux facultés proprement cognitives, dont ne font pas partie, à ses yeux, des notions comme l’intelligence intrapersonnelle ou interpersonnelle, sans parler de l’intelligence ­émotionnelle.


LE LIVRE
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Ce dont les tests d’intelligence ne rendent pas compte de Keith E. Stanovich, Yale University Press, 2009

ARTICLE ISSU DU N°112

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