En France, Hugo von Hofmannsthal reste méconnu. Pourtant, au sein de cette génération d’écrivains nés dans les années 1870 et 1880 et qui, dans le premier tiers du XXe siècle, furent à l’origine de l’âge d’or des lettres autrichiennes, il fut l’un des plus brillants. Dans
Le Monde d’hier, Stefan Zweig évoque le jeune poète prodige, encore lycéen et déjà publié dans les plus prestigieuses revues. Il abandonna vite la poésie pour s’essayer à tout ou presque : le roman, le théâtre, le conte, les livrets d’opéra… Surtout, comme le note Lorenz Jäger dans le
Frankfurter Allgemeine Zeitung, « aucun auteur n’a laissé une telle quantité de fragments ».
Le Livre des amis est son plus célèbre recueil. La jeune maison d’édition La Coopérative nous propose de le redécouvrir dans une nouvelle traduction de Jean-Yves Masson, le grand spécialiste français d’Hofmannsthal.
Dans sa postface, Masson montre l’importance de ces fragments, « subtile synthèse de la tradition française et de la tradition allemande ». Ce genre, qu’il ne faut pas...