Longtemps, « le monde de la finance parla presque exclusivement italien », remarque Stefano Natoli à propos du dernier livre du journaliste Alessandro Marzo Magno. À la Renaissance, résume-t-il dans les pages du quotidien
Il Sole 24 Ore, « les obligations étaient libellées en génois ; les riches armateurs achetaient aux Vénitiens des polices d’assurance pour se prémunir contre les risques de naufrage ou de piraterie ; et le toscan passait pour la
lingua franca des banquiers ». Pour pallier l’entrave au commerce que représentait la multitude d’États et de cités rivaux de l’époque, banquiers et négociants italiens éprouvèrent le besoin de concevoir des instruments sophistiqués, dans le but de faciliter les échanges à travers la Péninsule. C’est à eux que l’on doit, notamment, les principes du chèque et du découvert bancaire tels que nous les connaissons aujourd’hui. Leur savoir-faire était tel qu’ils apprenaient aux souverains d’Europe « comment se financer ou résorber leur déficit », poursuit Natoli. Les Génois, en particulier, avaient la réputation d’être les banquiers du roi d’Espagne, dont ils « administraient les richesses du Nouveau Monde ». Ce rayonnement...