Le lion, roi déchu d’Europe
Publié le 22 décembre 2015. Par La rédaction de Books.
Grotte Chauvet, réplique
Les Etats-Unis ont décidé de classer les lions d’Afrique et d’Asie parmi les espèces en danger. Avant d’être un symbole de la savane africaine, le roi des animaux régnait sur un territoire bien plus vaste, précise le journaliste David Quammen dans Monster of God. Un ancêtre du félin était présent en Europe, comme en attestent les peintures de la grotte Chauvet. Ce lion des cavernes était une sous-espèce de Panthera Leo, le lion commun d’aujourd’hui. Les zoologistes ne s’accordent pas cependant sur ses attributs, ni sur le nom latin à lui donner. L’animal semblait sensiblement plus gros que son cousin du XXIe siècle et il ne paraît pas avoir eu de crinière. Sa disparition au Pléistocène n’a pas sonné la fin du lion sous nos latitudes, si l’on en croit Hérodote. Selon l’historien, en 480 avant notre ère, Xerxès de Perse et son armée sont attaqués de nuit par des lions, en Grèce. Fait étrange, les prédateurs auraient délaissé hommes et chevaux pour dévorer les chameaux. Mais, en 100 avant Jésus-Christ, c’en est fini des lions grecs : d’après Quammen, la Péninsule n’en compte plus alors aucun.
Alors qu’elle semblait couvrir un large territoire de l’Asie à l’Afrique, en passant par le Moyen-Orient, l’espèce n’a depuis cessé de perdre du terrain, repoussée par l’extension des villes, des cultures et du pastoralisme qui, en attirant les lions, les a mis en conflit direct avec les humains. Après le XIIe siècle, l’animal disparaît de Palestine. Sa présence reste attestée en Syrie jusqu’au XIXe siècle. « La civilisation avance, le lion recule », écrit Quammen.