L’avant-garde n’est pas à Paris
Publié le 21 octobre 2016. Par La rédaction de Books.
Si l’art contemporain s’affiche à Paris ce week-end, les destinations obligées pour les amoureux de l’avant-garde sont Beyrouth, Bogota, Cluj, Delhi, Istanbul, Johannesburg, Lagos, San Juan, São Paulo, Séoul, Singapour et Vancouver. Du moins s’il on en croit une douzaine de spécialistes réunis dans Art Cities of the Future: 21st Century Avant-Gardes. Ils estiment que la manière de définir une capitale artistique doit être revue et élargie. Les artistes, et non les grandes institutions, en sont les fondations. Ces critiques ne s’intéressent pas aux grands musées ou aux artistes reconnus internationalement, mais « anticipent les personnages et les formes artistiques de demain ».
Un voyage d’avant-garde, donc, qui passe par Lagos, la principale scène artistique d’Afrique de l’Ouest. Les artistes s’y retrouvent, notamment les photographes. Le commentaire social est un thème omniprésent. L’art photographique s’épanouit aussi à Vancouver et à Beyrouth. La capitale du Liban cache, entre autres, un petit trésor : une fondation pour l’image arabe. Elle préserve depuis 1997 l’héritage photographique du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et de la diaspora arabe au travers de 500 000 clichés. Bogota bruisse également d’énergie créative, des sculptures fantomatiques de Doris Salcedo aux innovations architecturales de Gabriel Sierra. Depuis une dizaine d’années, les galeries privées fleurissent et sa foire internationale prend de l’ampleur. Encore plus inattendu dans ce voyage de l’avant-garde artistique est cet arrêt à Cluj, ville universitaire de Roumanie. Elle abrite, selon la critique Jane Neal, une scène collaborative très soudée qui s’affranchit de la validation de Bucarest, pour obtenir directement une reconnaissance mondiale.