Quand le fils d’Adenauer parle
Paul Adenauer est le cinquième fils du premier chancelier de la RFA Konrad Adenauer et il passait pour « le plus intelligent de tous », note Klaus Wiegrefe dans le Spiegel. En 1960, à l’âge de trente-sept ans, il s’installe auprès de son père pour l’assister. Il vivra à ses côtés ses dernières années comme chancelier (jusqu’en 1963), puis comme chef de la CDU (jusqu’en 1966). On l’ignorait jusqu’ici, mais il a tenu un journal pendant toute cette période, qui vient d’être publié outre-Rhin. « Une trouvaille extraordinaire qui ouvre des perspectives nouvelles sur le père fondateur de la République fédérale », juge Wiegrefe.
On y découvre un Adenauer en excellente condition physique, malgré son grand âge, mais qui, à l’occasion, recourt à la drogue pour rester alerte (la pervitine, la fameuse drogue de la Wehrmacht pendant la Seconde Guerre mondiale) et qui porte un regard pessimiste sur le monde. Il ne croit guère au parapluie nucléaire américain, compte plutôt sur la France et de Gaulle (pour qui il éprouve une réelle affection) pour protéger l’Allemagne des Soviétiques. Enfin, il se montre un politicien retors qui exècre Ludwig Erhard, l’homme qui lui succède à la chancellerie et fait tout pour lui mettre des bâtons dans les roues.