Comment j’écris

Écrire, c’est passer deux ans sur vingt pages, être absent à son entourage et à soi-même. Puis, une fois posé le point final, déboucher un bon sancerre et le boire en pleurant. C’est aussi le dégoût de se relire et une certaine satisfaction d’être soi.

Ce texte est adapté d’une conférence donnée par Zadie Smith aux étudiants de l’atelier d’écriture de l’université de Columbia, à New York, en mars 2008. Le sujet : « Évoquer un aspect de votre métier. »
1. Macro-planificateurs et micro-managers
D’abord, une mise en garde : ce que j’ai à dire sur mon métier ne va pas au-delà de ma propre expérience, qui est ce qu’elle est ; douze ans et trois romans. Et même si mon propos sera structuré en dix parties censées correspondre aux différentes étapes de l’écriture, elles ne décrivent précisément, en vérité, que l’écriture de mes propres textes. Cela étant dit, j’aimerais vous proposer deux termes affreux pour désigner deux genres de romanciers : le macro-planificateur et le micro-manager.
On reconnaît un macro-planificateur à ses Post-it et aux carnets Moleskine qu’il tient mordicus à acheter. Un macro-planificateur prend des notes, organise sa documentation, imagine une intrigue et crée une structure – tout cela avant même d’avoir écrit la page de...
LE LIVRE
LE LIVRE

Changements d’avis. Chroniques éparses de Comment j’écris, Hamish Hamilton

ARTICLE ISSU DU N°21

SUR LE MÊME THÈME

Littérature Les dessous d’Anna Karénine
Littérature Le dur labeur du Procès
Littérature La Babel médiévale

Dans le magazine
BOOKS n°123

DOSSIER

Faut-il restituer l'art africain ?

Chemin de traverse

13 faits & idées à glaner dans ce numéro

Edito

Une idée iconoclaste

par Olivier Postel-Vinay

Bestsellers

L’homme qui faisait chanter les cellules

par Ekaterina Dvinina

Voir le sommaire