Mais que sont les bons chercheurs devenus ?
Publié le 16 mai 2017. Par Olivier Postel-Vinay.
Quand deux chercheurs ont montré dans la célèbre revue scientifique Nature que seulement six des 53 études considérées comme majeures en biologie du cancer étaient reproductibles, ils se sont fait assassiner par l’establishment. C’était en 2012. Depuis les verdicts de ce genre se sont multipliés. Mais malgré les exhortations à mieux faire, les choses n’ont guère évolué, reconnaît dans la revue Science le président d’un institut de surveillance des « standards » en biologie. Il approuve sans réserve le constat porté par le journaliste Richard Harris dans un livre au titre de brûlot (« Rigor Mortis. Comment la science bâclée invente des remèdes inutiles, détruit l’espoir et gâche des milliards de dollars ») mais au contenu parfaitement rigoureux : tant que la compétition pour les carrières de chercheur restera viciée comme elle l’est par la recherche d’argent, la fausse recherche continuera de chasser la bonne.